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Editorial

Sablière du Cannelet : de qui se moque-t-on ?

En réaction à l’article faisant état des propos tenus par M. Antonio Hodgers, conseiller d’État, paru dans la «Tribune de Genève» de vendredi 3 mars, sur la question de la «Sablière du Cannelet», j’aimerais amener quelques précisions. La commune d’Avusy, représentée par le soussigné, ses collègues de l’Exécutif et l’ensemble de son Conseil municipal, est outrée et indignée par les propos tenus par M. Hodgers.

Avant de prétendre que c’est la commune, par l’intermédiaire de son maire, qui aurait retardé le processus et entraîné une dépense des deniers publics, le magistrat ferait mieux de «balayer devant sa porte» !

Pour la petite histoire, cela fait vingt-cinq ans qu’un arrêt du Tribunal fédéral constate que l’entreprise la Sablière du Cannelet exerce une activité illégale sur le site qu’elle occupe toujours sur le territoire de notre commune et ordonne au Conseil d’État de rétablir une situation conforme au droit; or, il n’a rien fait. Après une extension et un déclassement complémentaire de la zone industrielle du Bois-de-Bay obtenu par le Grand Conseil pour y loger l’entreprise, celle-ci n’a pas daigné s’y installer. Depuis 1998, le Conseil d’État cautionne ainsi l’illégalité du site, fait traîner la procédure sans prendre de décisions et multiplie des promesses qui ne sont jamais tenues.

Au vu de l’inaction du Conseil d’État, la commune a même dû passer par un référendum cantonal pour s’opposer au déclassement du site en zone industrielle demandé par celui-ci et voté par le Grand Conseil. Et elle a obtenu un large succès populaire! Une année et demie après celui-ci, les services de M. Hodgers ont enfin émis un calendrier ordonnant la cessation d’activité de cette entreprise dans un délai de quatre ans, avant de remettre les terrains à l’agriculture, ainsi que le prévoit la loi. Mais M. Hodgers s’est bien gardé de déclarer exécutoire nonobstant recours sa décision, ce qui aurait permis de s’assurer que le calendrier fixé soit immédiatement mis en œuvre. Comme on pouvait l’imaginer, l’entreprise a fait recours contre cette décision et nous avons encore perdu deux ans avant la décision du Tribunal de première  instance, qui vient de tomber… et de nous donner raison. Pire encore, face à ce nouveau recours, le Conseil d’État n’a pas daigné soutenir la commune qui demandait le «retrait de l’effet suspensif» de la cause. Le seul moyen pour faire avancer ce dossier aura été d’instruire une nouvelle procédure afin de faire respecter la volonté populaire telle qu’elle s’était manifestée dans le résultat du référendum.

Alors à M. Hodgers, qui clame que ce serait le maire de la commune qui ferait traîner le dossier et dépenserait les deniers publics, nous répondons – preuves à l’appui (voir ce qui précède) – que c’est plutôt à cause du Conseil d’État que les choses n’avancent pas et coûtent très cher aux contribuables. Au point que je pense et j’espère qu’à la fin de cette procédure la commune pourra obtenir des dommages et intérêts de l’État.

En conclusion, la commune a bien compris, comme le magistrat l’a expliqué à l’auteur de ces lignes lors de leur dernier entretien, que «nous n’avons rien à dire, ici c’est moi qui décide». En mars 2021, il fustigeait sur les réseaux sociaux «la politique du mensonge». En serait-il devenu aujourd’hui le représentant ? C’est bien pourquoi nous avons aussi demandé l’arbitrage du Conseil fédéral pour nous épauler dans cette affaire afin de faire respecter la volonté de la population du canton. À bon entendeur, salut !

René Jemmely, Maire

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